Il serait dommage que toutes les décharges sauvages disparaissent à l’horizon de l’an 2002. Elles sont les témoins de notre temps. Notre société de consommation a pris l’habitude de tout jeter; aussi la mer est devenue un des lieux propices à l’oubli de nos déchets (loin des yeux, loin du coeur) et ressemble de plus en plus à une véritable poubelle.Il s’agit pour nous d’amener sur les places des villes et villages le fruit de cette lente agonie sous la forme d’un gigantesque aquarium fictif délimité par une structure métallique cubique, sans eau ni parois étanches, peuplé d’une faune et d’une flore aquatique quelques peu déglinguées, fabriquées à partir de déchets divers. En plaçant ainsi la pollution au centre de notre spectacle, il nous semblait logique d’utiliser comme matière première l’objet-détritus et de le recycler en objet animé.Tous ces rebuts sont en effet bricolés, trafiqués, assemblés de manière à créer un véritable paysage sous-marin en mouvement, avec ses poissons, ses coquillages, ses algues et ses monstres en tout genre.La magie du détournement d’objets, la mise en mouvement des rebuts inertes réanimés, le bricolage avec ses mécanismes et ses trucages apparents, forment le principal du spectacle. Ils contribuent à ressusciter chez le spectateur le charme des vieux jouets, l’inventivité ludique des trouvailles inutiles et l’émerveillement constructif du spectacle à 2 sous.